Quel statut juridique choisir pour ton activité freelance ?
Quand tu te lances en freelance, l’une des premières décisions à prendre est de choisir le bon statut juridique pour ton activité. Cette décision peut avoir des conséquences majeures sur ta fiscalité, tes cotisations sociales, et même sur ton niveau de responsabilité.
Mais alors, quel statut choisir ? Micro-entrepreneur, entreprise individuelle, SASU, EURL ?
Ce guide te détaille les différents statuts pour t’aider à faire un choix éclairé.
1. Le statut de micro-entrepreneur (anciennement auto-entrepreneur)
Le statut de micro-entrepreneur est l’un des plus populaires parmi les freelances, et pour cause : il est simple à mettre en place et facile à gérer au quotidien. Si tu débutes en freelance ou que tu veux tester ton activité sans trop de contraintes administratives, ce statut est idéal.
Avantages :
- Simplicité administrative : Pas besoin de tenir une comptabilité complexe. Tu déclares simplement ton chiffre d’affaires et paies des cotisations sociales en fonction de ce montant.
- Fiscalité allégée : Tant que ton chiffre d’affaires ne dépasse pas 91 900 € pour les prestations de services (188 700 € pour les activités de vente), tu peux bénéficier de la franchise en base de TVA et ne pas la facturer à tes clients.
- Prélèvement libératoire de l’impôt sur le revenu (sous conditions) : Cela te permet de régler tes impôts en même temps que tes cotisations sociales, avec un pourcentage fixe sur ton chiffre d’affaires.
Inconvénients :
- Plafonds de chiffre d’affaires : Si tu dépasses les seuils de chiffre d’affaires mentionnés ci-dessus, tu devras changer de statut.
- Charges sociales fixes : Elles sont calculées sur ton chiffre d’affaires, même si tu as peu de bénéfices.
- Pas de déduction des charges : Contrairement à d’autres statuts, tu ne peux pas déduire tes frais professionnels (achats, déplacements, etc.) pour réduire ton impôt
À qui cela convient ? Ce statut est parfait pour les jeunes freelances, ou ceux qui souhaitent gérer une activité secondaire en parallèle d’un emploi salarié ou d’études.
C’est celui que nous préconisions pour nos studylancers !
2. L’entreprise individuelle (EI)
L’entreprise individuelle (EI) est un autre statut fréquemment utilisé par les freelances. Contrairement à la micro-entreprise, elle impose de tenir une comptabilité plus rigoureuse mais offre davantage de souplesse, notamment en matière de déduction des frais professionnels.
Avantages :
- Déduction des frais : Tu peux déduire toutes tes charges professionnelles (location de bureau, matériel, etc.) de tes revenus imposables.
- Absence de plafond : Pas de limite de chiffre d’affaires, ce qui te permet de développer ton activité sans contrainte.
- Possibilité de choisir entre impôt sur le revenu et impôt sur les sociétés si tu optes pour l’EIRL (Entreprise Individuelle à Responsabilité Limitée), une option intéressante si tu veux protéger ton patrimoine personnel.
Inconvénients :
- Responsabilité : En EI classique, tu es responsable de tes dettes sur l’ensemble de ton patrimoine personnel. Cependant, l’option EIRL permet de protéger tes biens personnels en les séparant de ton activité professionnelle.
- Charges sociales élevées : Elles sont basées sur tes bénéfices et peuvent être assez lourdes si ton activité décolle rapidement.
- Comptabilité plus complexe : Tu devras tenir une comptabilité complète et parfois faire appel à un expert-comptable.
À qui cela convient ? L’EI est un bon choix pour les freelances établis qui génèrent un chiffre d’affaires important et souhaitent déduire leurs frais professionnels.
3. La SASU (Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle)
La SASU est une forme de société adaptée aux freelances qui veulent structurer leur activité de manière plus professionnelle tout en protégeant leur patrimoine personnel. Ce statut offre une grande souplesse, notamment en termes de régime fiscal.
Avantages :
- Protection du patrimoine personnel : En SASU, ton patrimoine personnel est séparé de celui de ta société. Tu ne risques donc pas tes biens personnels en cas de difficultés financières.
- Flexibilité fiscale : Tu as la possibilité de choisir entre l’impôt sur les sociétés (IS) ou l’impôt sur le revenu (IR) pour tes premières années d’activité.
- Régime social avantageux : En tant que dirigeant assimilé salarié, tu bénéficies de la sécurité sociale des salariés, un avantage par rapport aux autres statuts.
Inconvénients :
- Formalités de création : La création d’une SASU est plus complexe qu’une micro-entreprise ou une EI, avec plus de démarches administratives.
- Cotisations sociales élevées : Bien que tu sois assimilé salarié, les cotisations sont souvent plus élevées, et les bénéfices sociaux peuvent être coûteux.
À qui cela convient ? Ce statut est parfait pour les freelances ambitieux qui ont des projets de développement importants ou qui souhaitent protéger leur patrimoine personnel.
4. L’EURL (Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée)
L’EURL est similaire à la SASU, mais avec quelques différences notables, notamment en termes de régime fiscal et social. C’est une SARL pour un seul associé, avec une responsabilité limitée.
Avantages :
- Responsabilité limitée : Ton patrimoine personnel est protégé en cas de dettes.
- Régime fiscal : Par défaut, l’EURL est soumise à l’impôt sur le revenu, mais tu peux choisir l’impôt sur les sociétés si tu veux.
- Gestion souple : L’EURL permet une gestion relativement simple, bien que plus formelle qu’une micro-entreprise.
Inconvénients :
- Charges sociales : Comme en EI, tu es affilié au régime des travailleurs non-salariés (TNS), ce qui entraîne des charges sociales importantes, même en l’absence de rémunération.
À qui cela convient ? L’EURL est idéale si tu veux protéger ton patrimoine tout en gardant un contrôle total sur ton activité.
5. Le portage salarial : une alternative intéressante
Le portage salarial est une alternative au freelancing traditionnel. Tu restes indépendant tout en bénéficiant d’un statut de salarié via une société de portage, ce qui te permet d’avoir une sécurité sociale complète sans créer d’entreprise.
Avantages :
- Sécurité : Tu bénéficies de la couverture sociale des salariés (retraite, chômage, etc.).
- Pas de gestion administrative : La société de portage se charge de toute la gestion administrative et fiscale.
Inconvénients :
- Coûts élevés : Les frais de gestion des sociétés de portage peuvent réduire significativement tes revenus.
- Moins de liberté : Bien que tu restes indépendant, tu as moins de liberté qu’en micro-entreprise ou SASU.
À qui cela convient ? Le portage salarial est idéal pour ceux qui veulent bénéficier de la protection du salariat sans les contraintes administratives du freelance.
Quel statut est fait pour toi ?
Le choix du statut juridique pour ton activité freelance dépend de nombreux facteurs : ton niveau de revenus, tes ambitions, ton besoin de protection juridique, et ta tolérance à la gestion administrative. Si tu débutes, le micro-entrepreneur est souvent le plus adapté. Si tu es prêt à te structurer davantage, la SASU ou l’EURL offrent plus de flexibilité !